Lettre Ouverte de la Présidente Fondatrice.
- Kenza Gbwa
- Mar 13, 2019
- 6 min read
Updated: Mar 15, 2019
A Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo ;
A Monsieur le Premier Ministre de la RD Congo ;
A Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies ;
Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme (OSAGI) ;
Département des Affaires économiques et sociales (DAES) ;
Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA ;
A la Représentation de l’ONU FEMMES en RDC ;
A la Représentation de Fonds de Nations Unies pour la Population en RD Congo(UNFPA) ;
A la Représentation de l’UNICEF en RD Congo ;
A la représentation de la Commission de l’Union Européenne en RD Congo ;
Au bureau de représentation du Département du Développement International/ UKaid (DFID) en RD Congo ;
Au bureau du Directeur USAID en RD Congo ;
A la présidence de la commission de l’Union Africaine ;
Au Ministère de famille, Genre et Enfant de la RD Congo ;
Au ministère des Affaires Sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale ;
A la fédération des Entreprises du Congo
Aux confessions religieuses et Organisations non gouvernementales nationales et internationales ;
Aux femmes, jeunes filles et adolescentes de la RD Congo ;
Chers femmes et hommes de bonne volonté ;
Chers peuples de la Terre,
Les guerres sanglantes qu’a connues la République démocratique du Congo pendant plus d’une décennie à soulevé une problématique de genre sans précédent. Car, les femmes, les jeunes filles et les adolescentes ont, par rapport à la gente masculine, différemment vécues les affres de ces guerres avec leur lot de bavures ignominieuses, faisant de la RD Congo, la capitale mondiale du viol.
En effet, l’arme du viol a été si horriblement dévastatrice pour la gente féminine congolaise que l’alarme faite par les ONG nationales et internationales, les médias ainsi que les femmes et les hommes de bonne volonté a fini par réveiller la conscience planétaire. Si tardivement. Car, les séquelles de déchirures sur le plan ontologiquement identitaire, l’indigence psycho-mentale et matérielle qui en est le corollaire, le ravage des maladies pandémiques et autres (VHI SIDA et autres) constituent le lot quotidien des femmes, jeunes filles et adolescentes de la RD Congo, victimes du viol et ses corollaires. Il faut réparer et redonner Espoir (Tumaini, en swahili) ! Nous aurions tord de laisser le désespoir s’emparer des vies humaines et de contempler ces femmes vivre mortes sous notre barbe. Notre indifférence serait un crime odieux au même titre que le viol dont nous désapprouvons la pérennisation au Congo-Kinshasa.
Chers citoyennes et citoyens, peuples de la planète terre, il faudra maintenant passer à l’action et à une action efficace pour rayer de la RD Congo cette culture barbare du vieux temps qui malheureusement a survécu des périodes et des zones endémiques des guerres jusqu’à élire domicile dans nos villes et villages jusqu’à ces jours.
TUMAINI YA WA MAMA ( entendez par ici : espoir des mamans), reste et restera une association sans but Lucratif composée de membres engagés pour cette noble mission.
Les viols et toutes formes de Violences Basées sur le Genre (VBG) font vibrer les cordes sensibles de nos cœurs. Nous avons décidé de passer à l’action. Et nous en appelons à toute femme et à tout homme de bonne volonté de se joindre à nous dans ce combat. Cette ONG est un cadre pour concevoir et orienter nos actions sur terrain pour des résultats palpables en vue de restaurer dans la femme congolaise sa confiance et sa dignité, sa santé, son équilibre et son autonomisation psycho-sociale et économique. La relever intégralement pour une intégration sociale reussie.
Cadre Juridique
Chers tous, la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité au niveau international ; le protocole de Maputo ; la constitution de la République Démocratique du Congo ; le Plan stratégique National de lutte contre les Violences Basées sur le Genre (PNVBG) sont autant d’instruments juridiques à notre portée pour une action coordonnée et légale en solidarité avec les autres structures internationales, régionales et étatiques engagées dans le même combat.
S’agissant de la résolution 1325, la RD Congo a conçu un plan d’action de sa mise en œuvre au pays de Kimpa vita. Il s’agit du Plan d’Action Nation 1325, le PAN 1325, qui tourne autour de 4 axes principaux dont : la Participation, la Prévention, la protection et le relèvement.
Axe prioritaire de TUMAINI YA WA MAMA
Parmi tant d’axes de combat arrêtés par mon pays, la République Démocratique du Congo, TUMAINI YA WA MAMA dont je suis l’initiatrice entend se focaliser sur le RELEVEMENT DES VICTIMES, càd, des femmes et jeunes filles victimes de viol et toutes formes de violences basées sur le genre.
Le RELEVEMENT INTEGRAL qui, dans l’entendement de TUMAINI YA WA MAMA renvoie à la réparation psycho-mentale, physiologique et sanitaire ainsi qu’une guidance psycho-sociale en vue d’une réinsertion sociale qui en découle, n’est pas jusqu’ici la préoccupation de beaucoup d’Organisations non Gouvernementales opérant en RD Congo, avons-nous malheureusement constaté. Constat qui constitue le point de départ incitatif de notre intervention dans ce vaste champ d’action pour la cause de la femme congolaise.
Le caractère durable et onéreux du RELEVEMENT (réparation) des victimes constituerait un frein pour des ONGS dont les plans d’actions sont circonscrits dans une période bien précise avec un budget naturellement limité.
Beaucoup parmi elles s’adonnent aux actions ponctuelles dont ils reproduisent à l’attention des bailleurs de fonds et des contribuables une comptabilité et une évaluation factuelle des actions dont, pour la plupart, les indicateurs de vérification des résultats escomptés ne sont pas prédéfinis. Alors que le drame vécu par ces femmes est plutôt existentiel et ne pourrait être réparé en une matinée de distribution de vivres et autres nécessités vitales, encore moins au terme d’un forum national sur le genre ou une manifestation du mois de la femme ou encore d’une assistance à une conférence de l’ONU sur la question du genre.
Voilà pourquoi TUMAINI YA WA MAMA reste plus que motivée pour apporter sa réponse efficace à la problématique d’un « relèvement existentiel » des femmes victimes de viols et/ ou autres formes de violences basées sur le genre. Et cela avec une méthode qui lui est propre.
Chers tous,
L’indigence socio-matérielle dans laquelle vivent ces femmes victimes dans mon pays est une conséquence de l’inertie psycho-mentale entrainant une amnésie de volonté à l’action, provoquant une paralysie cognitive et réflexive, manque d’estime de soi ainsi que la perte d’une confiance en soi, empiétant ainsi la liberté. Alors que la pensée réflexive et cognitive, la confiance en soi et la liberté sont indéniablement des prédispositions que la nature à doté chaque être humain pour la réalisation de son être (son devenir) et sa participation effective, exemptes d’une auto-marginalisation et indexation sociale, comme membre d’une société humaine et non un rebus de la communauté.
Guérir cette forme d’indigence requiert une approche multidimensionnelle qui relèverait de la compétence de l’Etat. A contrario, le budget national de l’Etat alloué au Ministère des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale ne permet pas aux services publics de prendre en charge ces cas sociaux, même pas ceux d’extrême urgence. Or il faut agir. Et c’est maintenant ou plus jamais. Car le nombre de victimes s’empile et une classe sociale des parias de la société est en gestation…
A Lubumbashi où TUMAINI YA WA MAMA a réalisé une enquête ad hoc, il ressort même que, débordés et dépourvus des moyens, les services publics de l’Etat orientent les indigents de tous ordres auprès des ONGS… Alors que celles-ci, à leur tour, attendent du Ministère de tutelle des subsides pour apporter leur soutien à l’Etat, premier responsable de sa population. Cercle vicieux décrit le manque de volonté ou mieux l’incapacité notoire de l’Etat et des ONGS à passer à l’action : à la réparation donc au RELEVEMENT.
TUMAINI YA WA MAMA, consciente de cette situation, entend développer une approche méthodologique pour relever le défi de la réparation (relèvement) et contribuer ainsi à la réinsertion sociale de femmes victimes dont l’atomisation psycho-mentale et économique aux indicateurs de vérifications des résultats clairement préétablis demeure le point culminant, le but ultime. Et cela pour une société beaucoup plus juste, inclusive et moins discriminatoire.
Car, comme dit-on, si « dans chaque être humain se cache un héros qui peut régir le monde entier », dans une femme, même victime de viols, il s’y en cache plusieurs. La relever et la réparer, c’est relever toute l’humanité.
Chers citoyens du monde, pour l’amour du genre humain, n’hésitez donc pas vous joindre à nous en devenant membre d’honneur, effectif ; en nous apportant votre contribution soit en idées par interaction sur nos réseaux sociaux, via des web chat, via email ou à nos sièges soit en moyens matériels et moyens financiers, matériels , dons et legs à travers le mécanismes mis en place a cet effet.
Ensemble, nous pourrons bâtir un monde inclusif et solidaire où il fait beau vivre dans l’égalité et la justice.
Ms. Kenza Gbwa, Présidente fondatrice
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